La chasse est une activité qui fait très souvent débat. Que l’on soit pour ou contre, c’est toujours avec passion que le sujet est abordé par les chasseurs, les protecteurs de la nature, et même par le grand public. La chasse est LE loisir qui ne laisse pas indifférent.
Si cette activité a perdu la moitié de ses pratiquants au cours des dernières décennies et représente aujourd’hui moins de 2 % de la population, la chasse reste, plus que jamais, au cœur de la vie politique française. Curieuse exception française pour une activité de loisir ultra minoritaire…
Mais au-delà des passions, il convenait que des naturalistes posent sereinement la question de la place de la chasse en ce début de XXIe siècle.
En France, contrairement à la plupart des autres pays européens, les lois fondamentales qui régissent la chasse sont anciennes, très anciennes ! Encore aujourd’hui, les grandes lignes de la police de la chasse datent de la loi du 3 mai 1844 : 177 ans. L’organisation des structures cynégétiques remonte à la loi du 28 juin 1941 édictée par le gouvernement de Vichy… La structure juridique et le découpage des territoires de chasse n’ont guère évolué depuis la fameuse loi Verdeille du 10 juillet 1964... Et si depuis une décennie, en France, les parlementaires légifèrent en moyenne tous les deux ans sur la chasse, c’est toujours en faveur des chasseurs.
Les chasseurs français chassent toujours le grand tétras (uniquement dans les Pyrénées), le canard chipeau ou le pigeon colombin comme si les populations de ces espèces ne s’étaient pas effondrées au cours des dernières décennies, comme si les zones humides et les espaces naturels étaient toujours aussi vastes et nombreux, comme si les pesticides et leur impact négatif sur la survie des espèces sauvages n’existaient pas…
Et si on chasse tous les jours, tant pis pour les vététistes, les joggeurs ou les simples promeneurs.
Et comment ne pas intégrer désormais, dans une réflexion sur la place de la chasse au XXIe siècle, les discussions qui associent aujourd’hui les neurobiologistes, les anthropologues et les philosophes… Des débats résolument modernes et particulièrement féconds qui, en matière de sensibilité et de conscience animale, rendent de plus en plus ténue la frontière qui nous sépare des animaux.
Les chasseurs, pas plus que le législateur, voire certains de nos concitoyens, ne semblent vouloir ouvrir les yeux sur les bouleversements sociologiques et écologiques qui ont marqué le demi siècle qui vient de s’écouler et vont aller en s’amplifiant. Puisse cet ouvrage éclairer utilement la nécessaire réflexion et ouvrir la marche aux indispensables réformes.
Livre blanc sur la chasse, points de vue sur la chasse pour un débat de société.
Télécharger gratuitement le Livre blanc sur la chasse :
Dessin :